SYNTHÈSE pousse la concertation en vue d’un plan d’action face à la pénurie de seniors en jeux vidéo

Article publié en partenariat avec le Lien MULTIMÉDIA

Rédigé par Frédéric Bouchard, journaliste.

Dans le cadre de la 20e édition du MIGS, SYNTHÈSE a présenté le 8 novembre dernier deux activités dédiées aux enjeux de pénurie des séniors dans l’industrie du jeu vidéo. Après un panel qui posait les bases de cette question, une quinzaine de représentant·es d’établissements d’enseignement supérieur, des superviseur·es et des spécialistes en développement de talents se sont réunis pour partager des pistes de solutions à mettre en place afin de répondre à la rareté de cette main-d’œuvre. Le Lien MULTIMÉDIA était présent lors de cet atelier en formule « design thinking ».

Identifier les défis, la première étape

Dans un premier temps, les professionnel·les réuni·es ont soulevé les principaux défis de l’heure : la méconnaissance des studios de l’offre des maisons d’enseignement, la rétention du personnel, l’efficacité organisationnelle, la formation des formateurs·trices (train the trainer), la définition plus précise du rôle du superviseur et une meilleure collaboration entre les studios et les écoles.

Une plateforme de communauté d’échanges et de pratiques comme clé du changement

Crédit photo : Lien MULTIMÉDIA

Dans un deuxième temps, des solutions ont été avancées à plusieurs de ces enjeux, à commencer par la formation des formateurs. Une participante suggère une plateforme dotée d’un système de mentorat collectif où, lorsque nécessaire, un superviseur d’un studio peut demander du soutien à un concurrent, à l’image d’une communauté de pratiques. Elle insiste sur l’idée de collaboration et de réseau. Et pourquoi pas développer un jeu vidéo de formation pour les superviseur·es, est-il même lancé.

À noter que SYNTHÈSE a déjà mis sur pied la plateforme d’apprentissage en ligne EXPERTS. Ce qui est amené comme idée dans le groupe est d’inclure la portion interactive, c’est-à-dire de pouvoir échanger avec un autre être humain qui exerce les mêmes fonctions.

D’ailleurs, la nécessité que les entreprises agissent constamment en tant qu’intermédiaire dans ce processus d’apprentissage est remise en question, c’est-à-dire que le studio, par les clauses de confidentialité liées à un projet, empêche généralement les employé·es d’échanger sur leur pratique en toute simplicité. Comment alors s’assurer d’anonymiser le projet sur lequel le studio travaille ? Cette agilité et cette fluidité serviraient à une meilleure synergie entre les studios indépendants et ceux de plus grande envergure. Une piste de solution apportée est le codéveloppement.

Se décomplexer de la compétitivité pour faire évoluer l’industrie

Crédit photo : Lien MULTIMÉDIA

Certaines cultures d’entreprises doivent évoluer, est-il aussi rapporté. Il est important de faire profiter à toute l’industrie des spécialistes et de leur temps à des fins de formation. Certes, la concurrence existe, mais en se décomplexant de cette compétitivité, il y aurait possibilité de libérer des superviseur·es d’expérience afin qu’ils puissent enseigner dans les établissements. De l’autre côté de la table, des incitatifs, notamment économiques, doivent être mis en place afin de motiver ces professionnel·les à adopter le rôle de professeur.

De grands rendez-vous périodiques entre les différents acteurs de la communauté du jeu vidéo sont également recommandés. L’idée est de réunir un petit groupe de représentant·es afin d’échanger sur les actualités du secteur. Encore là, chez SYNTHÈSE, un comité-métier permet de partager les projets de l’organisme et les problématiques des entreprises de la création numérique, notamment. L’équipe menée par la directrice générale Brigitte Monneau réfléchit actuellement à la constitution d’un comité de sages.

Favoriser les stages et bonifier les programmes de financement

De plus, on souligne que le temps et le salaire du superviseur ne sont pas compensés dans les programmes de financement permettant d’accueillir un stagiaire au sein de l’entreprise. Il est avancé que si ces subventions pour les stages qui, souvent, couvrent 50 % de la rémunération des apprenti·es, pouvaient être bonifiées, par exemple du côté des crédits d’impôt, peut-être que cela encouragerait véritablement les compagnies à investir le temps nécessaire pour former cette relève. Il est précisé que lors de la journée de réflexion collective du Forum de l’industrie audiovisuelle, organisée par le Bureau de cinéma et du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ), qui s’est déroulée le 11 octobre dernier, cet argument a également été soulevé.

Enfin, pour mieux identifier les compétences comportementales des employé·es à l’interne susceptibles de représenter des candidat·es à des postes de superviseur·es, rien n’est mieux que d’accueillir un·e stagiaire, si le budget le permet au studio, bien entendu. Ce qui est proposé ne concerne pas uniquement la recrue, mais aussi l’employé sélectionné pour accompagner ce.tte stagiaire. Cette démarche permet d’observer les comportements du junior qui souhaite évoluer dans l’entreprise auprès du stagiaire et de mieux déterminer son intérêt et ses aptitudes.

Ne manquez pas la 3e édition du concours ARRISTAGE

L’intégration des apprentissages en milieu de travail est au cœur de la mission de SYNTHÈSE. À partir de fin janvier 2024, la troisième édition de son concours de stages, ARRISTAGE, signe son retour, destiné aux entreprises et aux étudiant·es en jeux vidéo, expériences numériques, effets visuels et animation. Pour ne pas manquer la date du lancement des inscriptions, abonnez-vous à l’infolettre de SYNTHÈSE.

Pour en savoir plus et vous impliquer :

Contribuez à l’élaboration du futur plan d’action piloté par SYNTHÈSE

Vous désirez recevoir le rapport complet de cet atelier et participer aux prochaines étapes visant l’élaboration d’un plan d’action pour répondre à la pénurie de seniors en jeux vidéo ? Contactez dès maintenant l’équipe de SYNTHÈSE à l’adresse suivante : info[at]polesynthese.com 

Aidez les cégeps à améliorer leur offre de formation continue destinée aux gestionnaires

Depuis le 21 novembre, le Regroupement des Cégeps de Montréal entreprend un vaste chantier visant à rehausser la qualité de la formation continue dédiée aux gestionnaires de premier niveau

Afin de mieux comprendre les besoins actuels et de façonner une offre de formation plus adaptée, nous invitons les superviseur·es et employeurs à répondre à ce sondage, permettant ainsi de brosser un portrait de la situation actuelle. Ce sondage concerne tous les secteurs d’activités mais c’est l’occasion de faire valoir plus spécifiquement les besoins des industries de la création numérique.