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SÉRIE : "Les implications écologiques du divertissement numérique ou les coûts cachés de l'Innovation"

1.2 Évaluer l'empreinte environnementale du numérique mondial

L'empreinte écologique du numérique mondial pour 2019 est évaluée à environ 6 800 TWh d'énergie primaire, 1 400 millions de tonnes de gaz à effet de serre, 7,8 millions de m3 d'eau douce et 22 millions de tonnes d'antimoine. Le numérique contribue à hauteur de 4,2 % à la consommation d'énergie primaire, 3,8 % aux émissions de gaz à effet de serre, 0,2 % à la consommation d'eau et 5,5 % à la consommation totale d'électricité dans le monde. Si le numérique était un pays, son empreinte environnementale serait approximativement 2 à 3 fois celle de la France (GreenIT, 2019)


D'après la même étude, entre 2010 et 2025, le paysage numérique connaîtra une multiplication par cinq en nombre d'appareils, ce qui engendrera une augmentation significative de son impact environnemental. En 15 ans, la part du numérique dans l'empreinte globale de l'humanité croît de 2,5 % à près de 6 %, particulièrement en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre


La majeure partie des études que nous avons passées en revue permettent de mieux identifier les principales sources d'effets environnementaux engendrées par l'industrie de la création numérique. Les sources prédominantes incluent la production des équipements des utilisateurs, leur consommation électrique, de même que la demande énergétique des réseaux et des centres informatiques. On y ajoute également la fabrication des dispositifs réseau et l'énergie nécessaire pour gérer le traitement et l’hébergement de toutes ces données. À partir de 2015, un renversement de tendance s'amorce, avec l'émergence des télévisions, smartphones et autres objets connectés qui deviennent également des nouvelles sources d'impacts notables.


Cela ne s’explique pas uniquement par le nombre d’appareils grandissant mais aussi par une consommation plus élevée d’électricité pour leur fabrication et leurs usages. Jusqu'à présent, les appareils numériques deviennent de plus en plus économes en énergie (“efficience énergétique”). Ces gains d’efficience ne se traduisent pas en une baisse générale de la consommation d’électricité. En effet, en incluant l'énergie nécessaire pour fabriquer ces appareils, l'utilisation totale d'énergie passera d'environ 3 400 milliards de kilowattheures en 2010 à environ 10 000 milliards de kilowattheures en 2025. Cela veut dire que l’économie d'énergie sur la phase d’utilisation des appareils ne suffit notamment pas à compenser la croissance de la taille des écrans, la multiplication des équipements et leur l’utilisation toujours plus extensive.


ENCADRÉ 2: La prise en compte des enjeux environnementaux dans le numérique est cruciale.

Les études convergent sur la nécessité urgente de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement climatique, en particulier d'ici 2030. Le secteur audiovisuel, comme d'autres, doit agir de manière tangible pour atténuer son impact sur l'environnement. Ces initiatives sont essentielles pour préserver l'équilibre économique et éviter des augmentations de coûts de production ainsi que des effets négatifs sur la demande des consommateurs.

Il peut parfois être tentant de croire que le monde numérique, par sa capacité à dématérialiser les biens physiques, engendre une moindre charge sur les ressources environnementales. Cependant, lorsqu'on évalue l'empreinte environnementale d'un système numérique, il s'avère crucial de prendre en compte non seulement la quantité d'énergie qu'il consomme pendant son opération (énergie opérationnelle), mais également l'énergie engagée tout au long de son cycle de vie, englobant la fabrication, la distribution et l'élimination (énergie grise ou intrinsèque). Parfois, le total énergétique global dépensé par le système numérique, incluant son énergie grise, pourrait surpasser les économies d'énergie engendrées par une amélioration de son efficacité énergétique.


ENCADRÉ 3: Définition

L “énergie grise" fait référence à l'énergie non visible ou indirecte nécessaire pour la fabrication, la distribution, l'utilisation et l'élimination d'un produit ou d'un système. Cela comprend toutes les étapes avant et après l'utilisation réelle du produit. Par exemple, l'énergie utilisée pour extraire et traiter les matériaux, fabriquer les composants, transporter le produit, etc. L'énergie grise est souvent négligée, mais elle peut représenter une part significative de l'empreinte environnementale totale d'un produit ou d'un système.

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