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Les coulisses du film FANNY

Crédit photo : FANNY - Téléfiction Productions
FANNY est un long-métrage québécois poignant où l’amitié, la mémoire et le courage s'entrelacent dans un récit bouleversant. Produit par Téléfiction, écrit par Stéphanie Lapointe et réalisé par Yan England, le film nous invite à suivre l’histoire de Fanny, une adolescente de 15 ans qui souffre en silence, depuis la perte de sa mère.

Le jour où elle découvre que son père lui a caché l’existence de la famille de sa mère, l’adolescente se lance dans une quête de vérité. Son chemin la mène jusqu’à Sainte-Lorette où elle fera des rencontres déterminantes, dont des complices qui l’aideront à trouver les réponses sur les circonstances mystérieuses entourant le décès de sa mère.

Ce projet ambitieux a bénéficié de l’expertise du studio Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios), une entreprise québécoise reconnue pour ses effets visuels et animation 3D.

Découvrons ensemble les coulisses des effets visuels du long-métrage FANNY avec Marc Hall, superviseur d'effets visuels et fondateur chez AA. Studios.

Derrière les images, des effets visuels discrets au service de l’histoire

La spécialité du studio sont les effets invisibles. Des interventions subtiles qui enrichissent les scènes sans que l’auditoire ne le soupçonne. Qu’il s’agisse d’ajouter du feu, de transformer des décors ou d’effacer un élément indésirable, chaque détail est pensé pour servir l’histoire, sans jamais détourner l’attention.

« Nous travaillons main dans la main avec notre clientèle. Les réalisateur·trices qui travaillent avec nous continuent leur processus créatif habituel, c'est-à-dire avec un accès direct aux artistes et un travail collaboratif du début à la fin du processus. »
Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios)
Le mandat pour FANNY était à la fois délicat et ambitieux : transformer les décors, notamment par l’ajout d’eau et d’herbe pour donner l’apparence d’une île isolée. Puis, surtout, concevoir la fameuse scène du voilier pris dans une tempête au large du Saint-Laurent. Des interventions précises, invisibles à l’œil nu, mais essentielles pour immerger le spectateur au cœur du récit.
Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios
Comment recréer la tempête en effets visuels? Un défi de taille.L’un des plus grands défis pour l’équipe AA. Studios fut la conception de la scène du voilier pris dans une tempête au large du Saint-Laurent. Comment filmer un tel moment de tension, tout en intégrant les effets visuels nécessaires de façon réaliste?

« Nous avions plusieurs contraintes, dont bien sûr des contraintes budgétaires, mais aussi des contraintes de sécurité, de temps de tournage et de grandes ambitions pour produire un résultat parfaitement réaliste », nous confie Marc Hall.

D’abord, le cinématographe et Marc Hall sont venus à l’idée stratégique de tourner la scène de nuit. C’est une proposition qui offrait un avantage déterminant sur le contrôle total de l’éclairage de la scène au cours des deux journées de tournage. Ce parti pris offrait aussi l’avantage de limiter ce que l’on pouvait percevoir à l’horizon via une faible profondeur de champ.

Autre décision importante : écarter le recours à un écran vert :

« Je ne voulais pas de green screen, non plus. La couleur verte aurait réfléchi partout sur le voilier », partage le superviseur des effets visuels.

L’équipe a plutôt opté pour une solution simple et efficace : entourer le voilier de draps noirs. De plus, l’obscurité naturelle de la nuit permettait de dissimuler les limites du plateau sans avoir à recouvrir chaque angle.

Crédit photo : Le journal Saint-François
Pour que le jeu des comédien·nes reste crédible, le voilier devait réellement être posé sur l’eau. Il fallait que les acteur·trices ressentent l’instabilité, la difficulté de se déplacer sur un pont en pleine tempête.

« Avec ces contraintes en tête, l'équipe des locations a réussi à trouver une marina avec une baie en béton qui isolait le voilier des autres bateaux. Cet aménagement a offert à l'équipe des effets pratiques de générer des vagues dans un espace contrôlé », rapporte Marc Hall.

La suite du travail s’est déroulée dans le logiciel Houdini, avec un mois entier consacré à la recherche et au développement. Trouver la bonne vitesse des vagues, ajuster le mouvement de l’eau, créer la texture idéale de la mousse blanche formée au sommet des lames, etc., chaque élément a été soigneusement étudié pour préparer l’intégration des plans.

« Même avec toute la préparation, faire de l'eau réaliste est un travail de longue haleine. Heureusement, nous avions la chance d'avoir un réalisateur qui sait évaluer le travail en cours, nous évitant de lui présenter une intégration parfaite à chaque fois. Souvent, la prévisualisation du logiciel de l’eau, composée de grains bleus, suffisait pour identifier l’action et procéder aux ajustements nécessaires avec le réalisateur ».

En 45 jours, AA. Studios a livré plus de 2 minutes d’effets visuels aquatiques d’un réalisme saisissant. Un véritable exploit dans un domaine où un seul plan d’effets visuels dépasse rarement les quelques secondes.

Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios)
Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios)
Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios)
Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios)
Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios)
Crédit photo : Marc Hall, Artifex Animation Studios Inc. (AA. Studios)
Les compétences derrière ces effets invisiblesTravailler sur un projet comme FANNY exige bien plus que la maîtrise de logiciels. Parmi les compétences clés identifiées par le superviseur des effets visuels, on souligne :

La nécessité d’avoir un œil artistique aiguisé, indispensable pour reproduire la nature et ses détails avec justesse;

Une expertise technique pointue pour être capable de s’approprier les outils comme Houdini et de créer des scripts pour accélérer la production;

Une connaissance approfondie du pipeline 3D pour gérer de A à Z les étapes d’un effet visuel.

Crédit photo : IMAGE DU FILM FANNY, Avec Léokim Beaumier-Lépine, Milya Corbeil Gauvreau et Adelaïde Schoofs
Un conseil aux étudiant·es qui rêvent, eux aussi, de créer des vagues aussi majestueuses que celles de FANNY ?

Le secteur des effets visuels est aujourd’hui plus compétitif que jamais. Pour celles et ceux qui souhaitent y faire leur place, il ne suffit plus de maîtriser les bases, il faut aussi se démarquer par un talent bien affirmé, qu’il soit artistique ou technique :

« Les débouchés sont de plus en plus difficiles en VFX. Il y a maintenant beaucoup de personnes qui se cherchent du travail, et honnêtement, trop de finissant·es pour la demande réelle. Mais drôlement, ça me ramène au temps où moi aussi j’ai débuté. Un temps où il n’y avait pas beaucoup de demandes, et donc la compétition était tout aussi féroce », se confie Marc Hall.

Pour y parvenir, deux chemins complémentaires se dessinent. Du côté technique, il ne s’agit pas simplement de maîtriser un logiciel comme Houdini :

« Il ne faut pas seulement savoir contrôler le logiciel, mais aussi savoir créer des scripts et des outils qui accélèrent le travail ».

Du côté artistique, il est essentiel de cultiver des compétences qui vont au-delà de l’outil numérique :

« Je pense à la photo ou la vidéo. Savoir cadrer une image, utiliser l’éclairage pour mettre les choses en valeur, ou encore, la composition pour raconter une histoire. Tout ça se rapporte directement au travail en animation 3D et effets visuels».

Et enfin, un conseil fondamental :

« Il faut mettre l’égo de côté. Le travail est fait pour être critiqué et sera ardemment et constamment critiqué. Il faut s’y faire tout de suite, et même s’y donner ».
Envie vous aussi de reproduire la texture de l’eau avec précision? Apprenez à créer des mouvements d’eau dynamiques et des vagues majestueuses grâce à la méthode FLIP via le Geometry Context (SOP) sur Houdini.

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S'inscire à la formation
Le parcours de Marc HallDès son plus jeune âge, Marc Hall nourrit une passion pour le bricolage et le cinéma. Il s’amuse à recréer les accessoires des films qui le faisaient rêver : le robot Johnny 5 de Coeur Circuit (1986), l’équipement des Ghostbusters… Il sculpte aussi des personnages venus tout droit de son imagination, sans imaginer que cela pourrait devenir un jour son métier.

D'abord convaincu de se diriger vers l’automobile, il s’inscrit en génie mécanique. Néanmoins, un incident routier bouleverse ses plans et Marc rate le début de sa session, l’amenant à bifurquer temporairement vers le dessin industriel.

C’est lors d’un cours d’AutoCAD qu’un camarade lui fait découvrir Kinetix 3ds DOS, un logiciel qui deviendra plus tard le célèbre Autodesk 3D Studio Max. La révélation est immédiate. Fasciné, il plonge tête première dans l’univers de la 3D.

Cette découverte change la trajectoire de sa vie. Marc Hall s’inscrit chez I.C.A.R.I, une école privée québécoise spécialisée en animation et en effets visuels, où il suit un programme intensif de 10 mois. Il y consacre 12 à 14 heures par jour, voire plus, et sa détermination est récompensée par des moyennes extraordinaires lui ouvrant rapidement les portes du marché du travail.

En 1999, il décroche un poste chez Fly Studio, où il donne vie à des objets photoréalistes. En parallèle, il multiplie les mandats en tant que pigiste, travaillant souvent plus de 80 heures/semaine. Son expérience s’accumule à une vitesse fulgurante en plus d’enrichir constamment son portfolio.

Son parcours se poursuit chez Digital Dimension, où il gravit les échelons jusqu’à devenir superviseur CG. Parmi ses projets les plus marquants, on compte la série LOST (Les Disparus) de J.J. Abrams, pour laquelle son travail vaudra un Emmy Award.

Fin 2005, il se lance pleinement à son compte (freelance). Il voyage, aide des studios à se structurer et, face à la demande, rassemble peu à peu une équipe. En juin 2006, cette aventure prend un nouveau tournant : il donne officiellement naissance à AA. Studios.

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